Fritz Alphonse Jean rate son opération de « Brainwash » malgré la complaisance de ses intervieweurs

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Ce vendredi 20 juin, le coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, a tenté une manœuvre de communication politique des plus grossières : une entrevue soi-disant « exclusive » avec cinq journalistes réputés proches de lui: Marvel Dandin (Radio Kiskeya), Frantz Duval (Le Nouvelliste), Herold Jean-François (Radio Ibo), Godson Pierre (AlterPresse) et Wendell Théodore (Radio Métropole). L’objectif était clair : redorer son image ternie par les scandales et justifier ses agissements au sein du CPT. Mais même la complaisance manifeste de ces intervieweurs n’a pas suffi à sauver l’opération.

Malgré un ton feutré et une absence flagrante de relances critiques, Fritz Jean n’a pas su atteindre son objectif de manipulation d’opinion. Son opération de « brainwash », un lavage de cerveau à peine dissimulé, s’est transformée en un véritable naufrage. Bien qu’entouré d’un cercle de journalistes acquis à sa cause, il a multiplié les contradictions et a même fini par admettre, sans le vouloir, une vérité que son entourage tentait jusque-là de camoufler : ce n’est qu’à partir de novembre 2024, date de la nomination du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, que les véritables opérations contre les gangs ont été déclenchées.

Une révélation lourde de sens, surtout lorsqu’on se rappelle que Fritz Jean a œuvré activement, en coulisses, pour écarter le Premier ministre Fils-Aimé. Ce dernier, visiblement trop indépendant à son goût, avait osé remettre en question l’incompétence notoire du directeur général de la PNH, Normil Rameau, protégé de Fritz Jean, et avait envisagé de le remplacer. Une ligne rouge que le coordonnateur du CPT n’a jamais tolérée.

Dans cette entrevue-bulle où il pensait pouvoir reprendre la main sur le récit, Fritz Jean s’est enfoncé davantage. Il a tenté de se présenter comme le seul CP « propre » et désintéressé, en accusant ses collègues d’exercer des pressions sur les directeurs généraux et les ministres pour obtenir des privilèges. Un renversement accusatoire audacieux, pour un homme éclaboussé récemment par un scandale retentissant de détournement de 400 millions de gourdes lors de la célébration de la fête du Drapeau au Cap-Haïtien.

Ce même Fritz Jean contrôle, aujourd’hui encore, la majorité des postes économiques stratégiques du pays : Direction Générale des Douanes, APN, DGI, BNC, PNCS, sans oublier son influence manifeste sur la PNH, où il bénéficie de contrats juteux à travers son fidèle bras droit, Smith Joseph (Smith Marien) pour l’achat d’équipements, de carburant, et même de services de restauration.

En somme, l’entretien du 20 juin n’aura été qu’un révélateur de plus de l’arrogance d’un homme persuadé de son impunité, enfermé dans une bulle médiatique cousue sur mesure. Mais derrière la façade, les fissures sont visibles. Fritz Jean a raté sa mission de reconquête de l’opinion publique. Pire encore, il a confirmé les soupçons : sa mission au sein du CPT est davantage motivé par des intérêts personnels et claniques que par une réelle volonté de sortir le pays de ce bourbier.

Lenine Macha JEAN-PIERRE
leninejp@gmail.com